Autrement nommé la loi de Pareto, le principe de 80/20 nous explique qu’environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. Cette tendance fut observée par l’économiste Italien Pareto et remise au goût du jour par le best-seller de Richard Koch, « le principe de 80/20 ».
Ce principe soutient et fait la preuve que l’on peut obtenir une productivité accrue en fournissant beaucoup moins d’efforts, de temps et de ressources. Saviez-vous par exemple que 20% de la production d’une entreprise entraîne 80% de ses ventes et de ses profits ? Ou que 20% des clients de cette même entreprise génèrent 80 % de ses bénéfices? Vu sous cet angle, il serait peut-être avantageux de concentrer notre intérêt sur ces 20% afin de les développer.
Point 1 : Le principe
Le principe de base de la règle des 80-20 consiste à identifier nos meilleurs atouts et à les utiliser efficacement pour créer une valeur maximale. L’idée est de mieux cibler nos actions en parfaite connaissance de nos forces et de nos faiblesses.
Point 2 : Le contexte
La règle des 80-20 a été utilisée pour la première fois en macroéconomie pour décrire la répartition des richesses en Italie au début du XXe siècle. Elle a été introduite en 1906 par l’économiste italien Vilfredo Pareto, qui a remarqué que 20 % des cosses de pois de son jardin potager fournissaient 80 % des pois. Pareto a étendu ce principe à la macroéconomie en montrant que 80 % de la richesse en Italie appartenait à 20 % de la population.
Dans les années 1940, le Dr Joseph Juran, un spécialiste en gestion des opérations, a appliqué la règle des 80-20 au contrôle qualité de la production des entreprises. Il a démontré que 80 % des défauts des produits étaient causés par 20 % des méthodes de production. En se concentrant sur ces 20 % de problèmes de production et en les réduisant, l’entreprise pouvait améliorer sa qualité globale.
Point 3 : Les avantages
Bien que peu d’analyses scientifiques prouvent ou réfutent la validité de ce principe des 80-20, mais il existe de nombreuses preuves anecdotiques qui soutiennent la règle comme étant essentiellement valable, sinon numériquement exacte. On compte beaucoup d’exemples dans le domaine de la vente, les résultats des commerciaux, la gestion de stock, des livraisons, les dysfonctionnements de production… et même le management stratégique. Effectivement, seuls quelques éléments majeurs sont décisifs, il convient de les connaître et de les optimiser.
Point 4 : un cas d’école, le blog de Maeva
Dans le cadre de sa formation au marketing digital, Maeva a créé un blog sur la thématique « zéro déchet ». A l’évaluation de mi-semestre, elle fait cette amère constatation : après beaucoup de temps, de compétences techniques, d’expertise en écriture et d’énergie dépensés pour ce blog, elle n’a que très peu de trafic sur le site.
Maeva sait que même si un contenu est spectaculaire, il ne vaut rien si personne ne le lit. Elle en déduit que le marketing de son blog pose peut-être un plus grand problème que le blog lui-même.
Pour appliquer la règle des 80-20, elle décide d’attribuer son « 80 % » à tout ce qui a servi à créer le blog, y compris son contenu ; les « 20 % » seront à définir comme la cible, les visiteurs du blog.
Utilisant les données fournies par Google Analytics, Maeva s’est concentrée sur le trafic pour savoir :
- Quelles sont les sources qui représentent les 20 % du trafic de mon blog ?
- Quels sont les 20 % de mon audience que je souhaite atteindre ?
- Quelles sont les caractéristiques de ce public en tant que groupe ?
- Puis-je me permettre d’investir plus d’argent et d’efforts pour satisfaire mes 20 % de lecteurs les plus importants ?
- En termes de contenu, quels sont les articles de blog qui constituent les 20 % de mes sujets les plus performants ?
- Puis-je améliorer ces sujets et tirer encore plus de profit de mon contenu que ce que je reçois actuellement ?
Guidée par ces réflexions, Maeva a modifié son blog :
- Elle a adapté le design et ajusté le persona de son blog pour qu’il corresponde à son public cible (les 20 % les plus performants), ce qui est bien une stratégie courante dans le micromarketing.
- Elle a réécrit et reformaté certains contenus pour mieux répondre aux besoins et attentes de son public cible.
Bien que son analyse ait confirmé que le plus gros problème du blog était son marketing, Maeva n’a pas ignoré son contenu. Elle s’est attachée à soigner les 20% sans se désintéresser des 80% qu’elle a su mettre au service de l’efficacité sur les 20%. En appliquant la règle des 80-20 à son projet de blog, Maeva a mieux compris son public et a ciblé de manière plus fine et adaptée ses 20 % de lecteurs les plus importants. Elle a retravaillé la structure et le contenu du blog en fonction de ce qu’elle a appris, et le trafic sur son site a augmenté de plus de 220 %.